Le retour du muraliste Phillip Adams

by Claude Deschênes, 21-07-15

L’extraordinaire muraliste Phillip Adams est de retour à Montréal pour poursuivre son oeuvre aux Habitations Jeanne-Mance. 

L’immense complexe de HLM situé au coeur de Montréal, accueille sa sa septième murale à l’angle des rues Ontario et Saint-Dominique.

L’artiste américain, établi à Philadelphie, s’est  révélé aux Montréalais en 2009 avec une première de quatre murales sur le thème des saisons, réalisées en collaboration avec David Guinn.  Ces quatre fresques sur l’hiver, le printemps, l’été et l’automne sont visibles du boulevard Maisonneuve, entre Sanguinet et Saint-Dominique.

En solo, il a exécuté L’Air du temps sur la rue Sanguinet en 2012 et Au fil de l’eau en 2013 sur Ontario.

Cette fois-ci, il développe le thème de la terre. Son tableau, en trompe l’œil, mettra les arbres en vedette. Il a trouvé son panorama sur le Mont Royal près du Lac des Castors. Dans son tableau, il a esquissé une percée dans la forêt qui révèlera le centre-ville de Montréal ainsi qu’on l’aperçoit de l’Avenue du Parc. Vous aurez compris que le paysage qu’il propose relève de l’invention.

Phillip admet que la toile de fond a été très rapide à peindre mais il s’empresse d’ajouter que ce sont les détails qui sont longs à exécuter.

Depuis le commencement de l’oeuvre le 14 juillet et jusqu’à la mi-août, date prévue de la fin de sa réalisation, l’artiste-muraliste peut compter sur l’aide de stagiaires rémunérés par l’organisme MU, initiateur de ces projets de murales aux Habitations Jeanne-Mance. MU recrute ses assistants parmi les étudiants et les finissants issus des programmes en art du cégep et de l’université.

Phillip Adams qui, à 36 ans, a déjà une prolifique carrière de muraliste et d’artiste peintre, aime son statut de mentor. Pendant son séjour à Montréal, l’artiste est logé dans un appartement des Habitations Jeanne-Mance. 

”A chaque fois, je retrouve plein de gens dont j’ai fait la connaissance durant mes séjours ici. C’est une communauté vibrante. Les gens viennent de partout. Cette année j’ai une nouvelle vue sur la ville car j’habite dans une tour différente.” 

Les œuvres de Phillip Adams ont littéralement transformé le quartier que les accueille. Elles ont amené de la beauté, du calme et même de la conscience. Chaque fois que je croise Au fil de l’eau, angle De Bullion et Ontario, je ne peux m’empêcher de penser à l’importance de cette ressource et d’aimer encore un peu plus ma ville qui trône en haut de ce paysage apaisant. 

L’effet que font ces fresques explique probablement la raison pour laquelle elles ne sont jamais, à ma connaissance, vandalisées. Leur auteur en est très reconnaissant d’ailleurs. ‘’Je vois ça comme une marque de respect’’ répond-il lorsque je lui demande comment il explique le fait qu’il ait été jusqu’ici à l’abri des tags. 

L’an prochain, Phillip Adams devrait clore son cycle sur les éléments avec une murale sur le thème du feu. Le mur qui l’accueillera n’a pas encore été déterminé.

L’artiste n’était pas venu à Montréal l’an dernier, occupé qu’il était par un projet majeur à Philadelphie dont l’inauguration a lieu cette semaine et à laquelle il assistera en fin de semaine. Il s’agit d’une gigantesque murale sur la clôture entourant le stade des Eagles de la LNF (Ligue nationale de football). 

 Après son séjour à Montréal, Phillip Adams participera au 2e Symposium des murales de Sherbrooke qui se tiendra du 21 au 23 août. Il y réalisera une oeuvre en noir et blanc plus proche de son travail d’artiste peintre.